jeudi 28 avril 2011

Les monts de Blond

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Nouvelle balade limousine, dans les monts de Blond situés à une cinquantaine de kilomètres de Lailloux, à l’Est de la nationale 20.

[Cliquer sur les photos pour voir les diaporamas]
 
Départ matinal vers 9 heures, faux départ en fait puisque nous devons retourner à la maison chercher l’appareil photo oublié. Notre parcours nous permet de voir les glycines et les lilas bleuir les verts pâturages limousins. 

Un peu après dix heures, nous sommes à pied d’œuvre, à Cieux, bourgade nullement céleste sise au sud du massif. Elle somnole auprès de son lac,  vrai paradis des pécheurs. Nous faisons le tour de l’église. Devant l’édifice, la statue qui orne le monument aux morts retient notre attention : elle représente  une très jeune fille encapuchonnée d’une longue mante de deuil qui souligne pudiquement la muette  douleur face au désastre. Beaucoup moins véhémente que le garçon de Gentioux (« Maudite soit la guerre ! »), sa dignité est loin des cocoricos belliqueux du gallinacé national qui ont partout poussé après la grande Guerre.


 

En route, les mégalithes et les chaos granitiques nous attendent. Après quelques tours de roues hors de l’asphalte et un bout de chemin à pieds, nous saluons le menhir du Pic, plus de cinq mètres de haut, brisé au premier tiers, 




Ensuite, nous entourons la pierre à cupules d’Arsac, nous repérons les cupules (des petits creux de la taille d'une pièce de 2 €, dont l'usage n'est pas connu), mais les croix annoncées sur notre guide restent introuvables. Ce menhir mesure plus de trois mètres de haut.

 






Puis notre quête nous conduit au dolmen de Rouffignac, une table (2,5 x 2,3 m) portée par seulement trois pieds, l’ensemble culmine à 1,5 m de haut. 



Enfin nous nous hissons au plus près du plus impressionnant des menhirs locaux, le plus grand du département, celui de Ceinturat (cinq mètres de haut, solidement arrimé puisque puisqu’en plus, il s’enfonce de plus de deux mètres dans le sol). En garant la 407, j’accroche la plaque minéralogique dans le chemin (fort peu carrossable), maintenant elle pendouille lamentablement, l’un des deux rivets a cédé. Je rafistole avec le câble d’une baladeuse trouvé dans le coffre de la voiture. 


Nous reprenons notre rallye : cap sur la pierre à sacrifices. J’évite dorénavant d’emprunter les chemins de terre, nous remarquons bientôt au milieu d’un pré fermé, une pierre, est-ce la bonne, celle « à sacrifices » ? Nous en doutons… La faim commençant à nous tenailler, nous ne cherchons pas plus avant.

Pour déjeuner nous avons retenu au Relais à Mortemart, nous prenons la direction de cette petite cité. Un dernier arrêt avant ravitaillement : Montrol-Sénard, charmant petit bourg avec en son centre un vaste lavoir (baignade interdite !) qui fleure bon les anciens temps, d’autres lieus de mémoire rurale peuvent être visités (école, four, saboterie, etc.) dans le cadre d’une initiative locale intitulée « nostalgie rurale ». 

Mortemart est une petite commune (130 habitants) classée parmi les « plus beaux villages de France ». Nous traversons la Halle du XVIIe siècle, solidement plantée sur ses douze piliers en bois, pour atteindre le Relais (de Mortemart). Belle salle spacieuse, très bon repas (foie gras poilé, pièce de bœuf ou bar au fenouil, fromage et tarte aux pommes locales ou Melba opulente), nous reviendrons… Nous faisons le tour du château, merveilleux moment d’harmonie bucolique… dans les douves deux cygnes, l’un blanc, l’autre noir font des volutes avec leurs cous serpentins. Les ruines enlierrées nous charment. Puis nos pas et nos regards parcourent les restes, souvent bien conservés, des trois couvents édifiés par le cardinal Gauvain au XIVe siècle. L’église paroissiale, ancienne chapelle du couvent des augustins offre à nos yeux le régal de ses stalles du XVe égayées de malicieuses statuettes. Nous admirons aussi le beau retable et la statue d’une curieuse vierge du XVe. Un aimable garagiste local permet à ma plaque minéralogique, grâce à un rivet bienvenu, de retrouver horizontalité et stabilité, je lui glisse une pièce malgré son intention de ne rien me demander, nous pouvons poursuivre notre escapade touristique…
 

Nous arrivons dans la petite ville qui a donné son nom au massif : Blond, à l’époque gauloise elle s’appelait Blatomago (marché au blé). Sur la place centrale une remarquable église fortifiée nous attend : son clocher est un donjon flanqué de deux tours. 

 

Nous parvenons ensuite aux rochers de Puychaud, chaos granitique marquant la frontière entre la langue d’Oc et la langue d’Oil, sur l’un des placides monstres arrondis est fixée une plaque, en occitan, elle rend hommage à Frédéric Mistral (1830-1914). Nous retrouvons ici l’ambiance des pays de granit : le Huelgoat en Bretagne ou le Sinobre dans le Tarn.
 
Nous traversons Vaulry avant de retourner à Lailloux sous le chaud soleil limousin. Toujours pas d’eau malgré la demande des paysans dont la terre soufre. D’après MétéoFrance, ce sera pour le prochain week-end, nous ferons avec. Délicieuse journée, merveilleuse découverte de ces monts de granit, d’arbres fleuris, d’étangs et de légendes…


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Quelques liens :

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