mercredi 8 juin 2011

Balade en Balagne, chants corses

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Mardi 7 juin. Nuit calme et régénérante à l’hôtel Maria Stella. Nous allons découvrir la Balagne, c’est-à-dire l’arrière-pays de Calvi et de L’Île-Rousse, ses villages perchés, ses artisans et ses produits régionaux. Le soir, musique corse au cœur de la Balagne. 

Nous commençons par Corbara : comme dans les autres villages, la difficulté est d’insérer la voiture dans des lieux qui ont été conçus hors d’elle. Nous nous stationnons finalement, puis nous grimpons par un chemin genre peu carrossable et pentu. Nous voici devant l’église haut perchée entraperçue de la route : elle est fermée, (Note : si l’on s’approche de l’église en voiture, on constate, en général, qu’il est impossible de se garer). Des visites sont prévues pour après-midi. Nous décidons de revenir car Corbara nous plaît bien…

Après quelques virages, nous accédons à Pigna. Cette fois un parking payant (deux euros) nous accueille. C’est un beau village, qui semble très actif, nous parlons longuement avec le graveur qui présente des gravures mais aussi des bijoux fantaisie dans son atelier-boutique. Un concert a lieu sur place , nous décidons de l'écouter.

Le temps n’est pas bon, beaucoup de nuages au-dessus de nos têtes obscurcissent la vallée. Nous allons pourtant continuer de monter vers Sant’Antonino, le nid d’aigle balanais. Dès notre arrivée, une brune envahit le village. Nous nous installons sur  la terrasse panaramique d’un petit restaurant : A Casa Corsa, où nous dégustons une assiette de charcuterie,   bientôt plongés  dans l'épaisseur d'un nuage qui occulte jusqu'à la silhouette du clocher de l'église    . Il a disparu et bientôt  humectés d'un fin crachin,  nous refluons vers l’arrière de la terrasse et finissons notre dînette quasi grelottants.  Malgré ce désagrément,  nous faisons le tour du village perdu dans ses voiles de vapeur d'eau qui s'entrouvrent à chaque pas : la pierre est omniprésente dans la structure des maisons et le pavage des rues;   des passages voûtés permettent  de prendre des ruelles étroites et sombres qui succèdent à des ruelles avec  vue panoramique, à courte vue ! seuls  quelques lauriers et  bougainvilliers éclatants  réveillent le manteau minéral. Sensation d'irréalité, fantômatique.Finalement l’humidité cotonneuse nous convainc de rejoindre le littoral.

Nouvel arrêt à Corbara. Cette fois nous pouvons visiter le musée du Trésor  religieux de la collégiale Santa Nunziata. Notre guide aussi belle que compétente parlemente dans la sacristie, devant deux chasubliers qui contiennent 152 pièces de vêtements sacerdotaux (du XVIe au XXe siècle). certaines pièces, chasubles, chapes, étoles sont d'un travail admirable quant à la finesse d'exécution. Les mains patientes habiles des religieuses cloîtrées de jadis  ont cousu ces merveilles fleuries  entrelaçant fils de soie, fils d'or sur fond de lin, tout en priant le Seigneur d'épargner les pauvres pêcheurs . Nous entrons dans l'église ornée d'un remarquable autel en marbre polychrome de Carrare (XVIIIe s.) Travail exécuté par un sculpteur italien en pleine période baroque où rien n'était assez beau pour exalter la gloire de Dieu et faire naître l'admiration chez les fidèles. L'orgue en restauration présente une conque renversée faite de  panneaux de bois peints de toutes couleurs et de toute beauté.  

Le soir nous dînons au restaurant U Palazzu à Pigna, en attendant le concert. Excellente cuisine raffinée dans un décor rustique et accueillant avec poutres noircies éclairées de lampes colorées qui font chanter le bois.  Ci et là, quelques touches élégantes dans le choix des objets disent le rôle de la féminité  . Superbe vue sur la mer qui se roule dans les plis somptueux  d'un coucher de soleil que l'on déguste  depuis la terrasse... fraîchement arrosée. 

Les polyphonies corses de Meridianu nous attendent à l’auditorium. Près de 150 spectateurs sont installés, lorsque les chants commencent à résonner. Nous fûmes envoûtés tout au long du concert. Trois à cinq chanteurs ou musiciens (guitares, violon, accordéon) mirent à nue l’âme corse, la montagne, les ennuis, l'amour : l’émotion à fleur de peau. Chante Corse ! 
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